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Qu’est-ce qu’une zone 30 ?

Tout conducteur a déjà eu affaire aux limitations de vitesse, un aspect primordial de la sécurité routière en France. Découvrez-en plus sur les zones 30, situées en agglomérations.

Un peu d’histoire sur la zone 30

En mars 1899, le gouvernement français impose dans la « Réglementation sur la circulation des automobiles » une limitation des vitesses de circulation sur le territoire de 30 km/h en campagne et de 20 km/h dans les villes.

Forcément, avec le temps et l’amélioration des performances des véhicules motorisés, les limitations de vitesse se sont vu augmenter de plus en plus sur les routes, jusqu’à atteindre 130 km/h sur les autoroutes.

Et la sécurité routière, avec l’augmentation des vitesses sur les routes, a également été améliorée, comprenant aujourd’hui des distances de sécurité et d’autres nombreux dispositifs pour éviter les accidents.

La popularisation des zones piétonnes

Mais alors, dans les agglomérations, avec la popularisation des zones piétonnes, l’encouragement du gouvernement à privilégier la marche et les transports en commun, il semble essentiel de créer certaines routes où les piétons peuvent circuler sans craindre un accident, sans que les parents s’inquiètent de la sécurité de leurs enfants. Revient alors la présence des zones 30.

Ré-introduites en 1990, les zones 30 furent tout d’abord limitées dans l’espace d’une longueur minimum de 200 m et maximum de 2000 mètres. Des résultats satisfaisants ont incité une forte croissance des zones 30 jusqu’à des centres-villes entiers.

A terme, c’est plus de 70% de la voirie en agglomération qui devrait être en 30.

Pourquoi les zones 30 sont-elles utiles ?

Différentes études ont été faites pour démontrer l’efficacité des zones 30. Dans l’idée, un véhicule qui roule à 30km/h a besoin d’environ 13 mètres pour s’arrêter en cas d’urgence au lieu de 28 m à 50km/h. Cette vitesse réduite permet à l’automobiliste d’augmenter ainsi les chances d’éviter un piéton.

Une étude de 2012 de l’Institut belge pour la sécurité routière (IBSR) démontre que la réduction de vitesse des véhicules motorisés est un des piliers pour améliorer la sécurité routière, différentes études montrant une corrélation entre augmentation de la vitesse et augmentation du nombre et de la gravité des accidents.

Une analyse de 2006 sur les modélisations mathématiques liant vitesse et accidents montre que pour le modèle le plus abouti, une augmentation de la vitesse moyenne de 1 % induit une augmentation du nombre de victimes de l’ordre de 2 %, du nombre de blessés graves de 3 % et du nombre de tués de 4 %.

La probabilité de tuer un piéton passe de 100% à 70km/h, à 50-80% à 50km/h et à environ 10% à 30km/h, une différence énorme pour la sécurité routière.

Le Parlement européen recommande « vivement aux autorités responsables de limiter à 30 km/h la vitesse maximale dans les zones résidentielles et sur toutes les routes à voie unique des zones urbaines qui ne présentent pas de piste (ou bande) distincte pour les cyclistes, et ce, afin de mieux protéger les usagers vulnérables… » lors d’une résolution adoptée le 27 septembre 2011.

Et comment sont régulées les zones 30 en France ?

Dans la loi française, L’article L. 2213-1-1. du Code général des collectivités territoriales précise depuis : « Sans préjudice de l’article L. 2213-1, le maire peut, par arrêté motivé, fixer pour tout ou partie des voies de l’agglomération ouvertes à la circulation publique une vitesse maximale autorisée inférieure à celle prévue par le Code de la route, eu égard à une nécessité de sécurité et de circulations routières, de mobilité ou de protection de l’environnement ».

Les zones 30 sont seulement régulées en zones publiques. Pour ce qui relève des zones privées, vous pouvez librement installer des ralentisseurs routiers.

Elles apportent une certaine tranquillité, moins de nuisance sonore, moins de pollution et leur popularité est croissante.

À 30 km/h, la rue est dite plus sûre, plus paisible et le partage de l’espace entre les différents usagers est plus simple.

Comment reconnaître les zones 30 ?

La signalisation des zones 30 peut être multiple :

  • L’annonce d’entrée est généralement le panneau de zone 30, un panneau comprenant en son centre un pictogramme représentant un panneau de limitation de vitesse à 30 km/h. En tant que panneau zonal, il s’applique sur l’axe principal sur lequel ce panneau se trouve, ainsi que toutes les voies médianes à cette voie principale.
  • Les entrées des zones 30 peuvent également être indiqué par un marquage au sol.
  • L’annonce de sortie de zone 30 peut se faire de plusieurs façons : le panneau de fin de zone 30, le panneau d’entrée d’aire piétonne ou d’entrée de zone de rencontre ou encore le panneau de sortie d’agglomération.
  • Pour faire respecter cette zone 30, il peut également être envisagé la pose de ralentisseurs, coussins berlinois ou l’implantation de carrefours surélevés, des équipements qui renforcent la sécurité des piétons.

En savoir plus : vidéo